J'ai découvert l'année dernière lors d'une exposition les moteurs d'aiguillages Cobalt sur le stand de Miniatures Passion. Il s'agit de produits innovants équipés d'une motorisation assurant un mouvement lent des lames d'aiguillages par le biais d'une corde à piano montée sur un support réglable. Ces moteurs déclinés en version DCC ont la particularité d'intégrer un décodeur, ainsi qu'un jeu de contacts permettant d'alimenter la pointe de coeur, mais également un deuxième jeu de contacts pour tout autre automatisme (feux, TCO etc) Ils fonctionnent sous une tension de 7 à 23 V)
Ils existent également en version analogique. (tension 12 à 23V)
J'ai donc retenu la version DCC pour équiper mon diorama en cours de construction, dans la mesure où je souhaite simplifier au maximum le câblage. En effet, l'alimentation de ces moteurs se fait via deux fils reliés à la centrale digitale (power bus) et la commande par le biais de la multimaus Roco après avoir programmé l'adresse correspondante.
Cette photo zoomée montre le bornier d'alimentation ainsi que le petit interrupteur à glissière qui sert uniquement à programmer l'adresse du moteur. En position "set", il recoît l'information de programmation, et doit être ensuite basculé en position "run" pour l'utilisation courante.
Au total, le boitier de connexion dispose de 9 contacts. La notice montre de nombreux schémas de branchement avec toutes les applications possibles. La bascule en position droite ou déviée est puissante et permet de manoeuvrer les lames d'aiguilles les plus récalcitrantes, celles ci sont bien collées, le moteur est équipé d'une coupure en fin de course.
Le fabricant a prévu un adhésif double face qui facilite grandement la pose du moteur sous le plan de roulement du réseau. Il est toutefois recommandé de fixer solidement le moteur par vissage (fourni) après vérification que le mouvement des lames d'aiguilles est correct.
Détail du bornier de connexion extrait de la notice rédigée en anglais. Elle est disponible sous forme de fichier PDF sur le site Miniatures passion
Il est également possible de commander ce type de moteur en utilisant des boutons poussoirs, ce qui permet de superposer une exploitation informatisée avec une commande manuelle. Là encore, tout est expliqué dans la notice.
Un premier moteur vient d'être installé sur le diorama. Avant la pose, il convient de bien repérer la position droite ou déviée de l'aiguillage avec le mouvement adéquat de la tige de commande.
Pour faciliter la pose, la came mobile supportant la corde à piano est positionnée au centre, le support peut coulisser verticalement sur le bâti du moteur, ce qui permet un ajustage parfait de la pression exercée sur chaque lame d'aiguille.
Comme je l'avais signalé dans un précédent article, j'ai retenu des aiguillages Peco au code 75, toutefois, le mécanisme dans toute la gamme de cette marque est plutôt grossier avec un clipsage par ressort pour verrouillage des aiguilles en position droite ou déviée. Ce système n'est plus utile avec les moteurs Cobalt, et j'ai supprimé avec un cutter la section concernée. Sur cette photo, nous voyons un aiguillage installé dont les flancs de rails ont été préalablement peints en rouille/noir mat avant la pose. S'agissant d'une portion du dépôt, je n'ai pas prévu de semelle ballast en polystyrène extrudé ou liège, le ballast sera coulé directement entre les traverses.
Sur cette photo, nous voyons un aiguillage avec son mécanisme d'origine (en haut) et un autre en dessous modifié. L'extérieur des traverses doit être également arasé au niveau des trous de fixation des moteurs Peco
Les aiguillages de la série electrofrog Peco ont la particularité d'avoir leur pointe de coeur câblée dont la polarité est donnée par les lames d'aiguilles en position droite ou déviée lorsqu'elles collent sur le rail. Du fait de la suppression du ressort et donc du contact sur le rail, il convient d'alimenter séparément la pointe de coeur avec les contacts du bornier du moteur Cobalt. Par contre, il faut impérativement supprimer le pont électrique en faisant sauter avec un tournevis les fils que l'on voit à gauche dans les deux cavités de la traverse. Les lames d'aiguilles seront désormais alimentées séparément par leur rails respectifs en soudant deux fils (bleu et jaune sur la photo) à raccorder au bus DCC
chaque aiguillage devra être modifié, y compris la TJD dont il faut faire sauter le ressort de maintien des lames. Lors du positionnement définitif des aiguillages, il faut veiller à loger des éclisses isolantes sur toutes les sections de rails qui peuvent recevoir des polarités différentes en fonction de l'orientation des aiguillages, sinon court circuit assuré!!!
La pose des aiguillages sur le deuxième module est réalisée par simple collage (colle à bois), il convient maintenant d'installer les moteurs. Cette opération sera réalisée le module debout ou retourné pour faciliter le câblage.
Chaque moteur est affecté d'une adresse et est testé avant de raccorder électriquement les pointes de coeur.
j'ai retenu un code de couleur spécifique pour chaque fil et installé des barrettes à 9 cosses pour chaque moteur, sachant que j'ai prévu large pour d'autres branchements sur la maquette.
plot 1 et 2 DCC
rouge et brun (feeder raccordé au bus de la centrale chargé d'alimenter les moteurs Cobalt et la voie)
plot S2R
bleu (file de rails de droite)
plot S2L
jaune (file de rails gauche)
plot S2C
vert (pointes de coeur)
Au total, deux fils de bonne section seront nécessaires pour alimenter la voie et les moteurs d'aiguillages en régime digital, vu la faible consommation de ces derniers et les besoins limités en puissance pour faire rouler quelques locos sur le diorama.
Pour l'éclairage des bâtiments et le fonctionnement de la plaque tournante Fleischmann, deux autres fils seront nécessaires en sus du boitier de commande du pont tournant, avec une alimentation classique analogique.
En conclusion
Les moteurs Cobalt se révèlent d'excellents produits notamment pour l'équipement de réseaux gérés en mode digital, avec un rapport qualité/prix sans concurrence si l'on tient compte de l'intégration du décodeur de fonction. A titre indicatif, leur coût unitaire est le suivant:
mode digital: 24,70 €
analogique: 18,70 €
avec remise pour des achats de 6 ou 12 unités.
Les tests de fonctionnement réalisés sur mon diorama n'ont pas soulevé de problèmes particuliers, et leur mise en oeuvre s'est révélée très rapide.
J'aurais bien aimé disposer de ce type de produit lors de la construction de biscatrain, reste à vérifier leur fiabilité à l'usage, vu leur mécanisme complexe que j'ai eu la curiosité d'examiner en ouvrant l'un deux (démultiplication du mouvement de la came par un train d'engrenages impressionnant!!)
A +