C'est parti pour la restauration et digitalisation sonore d'une CC70002 Jouef sur la base d'un châssis CC40100 Marklin. On peut se poser la question de sacrifier cette dernière machine dont la conception est superbe au profit d'un ancien modèle dont la reproduction ancienne n'est plus au standard d'aujourd'hui. En fait, il s'agit d'un matériel confié par l'ami Marc de Dunkerque qui fait double emploi. L'objectif est donc d'adapter le châssis Marklin (système 3 rails) à la caisse Jouef, dont les cotes sont relativement proches, du moins, c'est ce que l'on pouvait penser au premier coup d'oeil. La réalité est différente après examen, voyons comment procéder.
Tout d'abord, le démontage de la CC40100 dont nous voyons le châssis très lourd supportant une platine électronique complexe avec une motorisation adaptée au système trois rails qui ne sera pas conservée, pour les raisons qui suivent.
L'entraxe entre chaque bogie du modèle Marklin est supérieur de 8 mm à celui du modèle Jouef, ce qui bloque leur rotation. Il va donc falloir charcuter le châssis, d'autant qu'il déborde à l'avant et l'arrière de la caisse Jouef.
Première intervention, il faut tronçonner le châssis Marklin et ôter 8 mm de masse métallique à partir du centre. Repérage avec une pointe à tracer et découpe à la scie à métaux le plus précisément possible.
puis rectification et surfaçage des deux sections découpées usinées à la fraiseuse pour obtenir des faces parfaitement planes
Le nouveau berceau ainsi obtenu sera collé à la cyanolit. Mais avant, il est usiné afin d'obtenir un support adapté au nouveau moteur que je vais installer. J'ai pu récupérer les noix de cardan et le volant d'inertie d'origine marklin dont l'alésage est identique à l'axe moteur (1,5 mm)
deux cornières en laiton consolident les deux demi châssis
Les axes de cardan doivent être réduits en longueur. Ils ont été sectionnés, puis enfilés et collés dans un tube en cuivre après avoir usiné leur section cylindrique. Le moteur est calé entre les longerons avec deux carrés de profilés PVC, le tout collé. Un premier test permet de vérifier que la mécanique fonctionne bien.
la soute de la CC40100 n'est pas adaptée à la CC70002, il faut donc une fois de plus faire une découpe précise de cette dernière pour l'installer sous le châssis de la CC40100 après avoir tronçonner plusieurs excroissances à la scie à métaux.
Un longeron de 2 mm d'épaisseur est ajouté de part et d'autre du châssis de la CC40100 pour rattraper la largeur de la caisse de la CC72002 qui n'est pas au même gabarit.
Les 3 fentes présentes sur la caisse de la CC72002 ont été refermées avec des pièces de PVC mises au gabarit. Elles débordent à l'intérieur et serviront d'appui du châssis sur la caisse.
Les plus gros travaux d'adaptation sont terminés, je peux maintenant repeindre intégralement le châssis qui s'intègre maintenant parfaitement dans la caisse. Les bogies désormais bien situés ont un débattement normal et ne butent plus sur la caisse.
Je peux maintenant aborder l'éclairage. Une fois la loco débarrassée de ses optiques de phare Jouef, il faut compenser les orifices trop grands par un morceau de tube PVC que j'ai collé sur chaque led canon BTC/rouge. Une résistance de 2,9 Kohms est ajoutée sur chaque cathode, les leds sont branchées en parallèle.
Tests d'éclairage OK
Le plus gros des travaux est bien avancé, la suite de l'article portera sur la finition, pose de tampons plus conformes, attelage à choquelles, conduites de freins, installation d'un décodeur sonore ESU, power pack, cabine de conduite, amélioration de la caisse, et patine.