Vous connaissez la maladie du zamac dont certains modèles anciens Roco ont été frappé, je l'ai découverte récemment lors des travaux de restauration de deux locos 150 X confiée par l'ami Marc.
Voilà tout ce qui reste d'un châssis moteur du tender après une ouverture laborieuse. Lors de l'extraction, il s'est désintégré, libérant du même coup les deux bogies, le moteur et divers éléments qui se sont cassés comme du verre!! Idem pour le second modèle avec de surcroît un moteur grippé qui finira à la poubelle!! Dans ce cas, deux options, on abandonne sa chère loco en pleurant ou on tente un sauvetage en construisant un châssis de toutes pièces, après avoir vérifié que les organes de roulement et la transmission sont en état de marche. C'est ce que j'ai fait pour l'une d'entre elle.
Pour l'autre, les dégâts étaient trop importants et sans moteur approprié, j'ai été faire un tour sur Ebay où j'ai pu trouver une loco allemande de type 231 en bon état dont le tender est identique en tous points, il suffira d'échanger la caisse et de repeindre le châssis et les bogies rouges en noir.
Premier travail, tracer dans une plaque Epoxy de 1,5 mm d'épaisseur la base d'un châssis qui supportera le moteur et les deux bogies. La découpe est faite avec une mini scie circulaire d'établi Proxxon en respectant le gabarit de la caisse du tender. Les ouvertures sont réalisées à main levée avec une micro lame de scie circulaire montée sur flexible Dremel, et finition à la lime carrée.
Le moteur doit reposer bien à plat sur le châssis, ce qui nécessite d'ajuster les bords précisément. Idem pour les ouvertures des bogies sur ce modèle qui ne sont pas articulés. Si ces travaux sont exécutés correctement, la transmission est parfaite. Après un test, ils seront collés définitivement sous le châssis
Il faut s'assurer ensuite que le châssis s'adapte bien dans la caisse avec les deux points de fixation par vis
Vue de dessous, le moteur doit parfaitement affleurer la surface de la plaque époxy pour un positionnement correct. Il sera ensuite solidement collé.
Préalablement, j'ai créé des pistes isolées sur la face cuivrée qui permettront les raccordements électriques avec le décodeur et le branchement d'un éclairage par leds.
Sur ces locos, un seul bogie est équipé de bandages d'adhérence. Après quarante ans, ils sont cuits et seront donc changés. Néanmoins, la capacité de traction de ces versions reste limitée. L'autre bogie conducteur a été également équipé après fraisage des 4 roues. La captation du courant se fera exclusivement par la loco, j'ai prévu le branchement d'un power pack qui compensera la perte d'alimentation sur le tender.
La caisse des tenders est un élément monobloc métallique qui laisse très peu de place pour loger le décodeur. Aussi, une partie du logement intérieur doit être creusé, opération réalisée avec la fraiseuse Proxxon, la caisse solidement maintenue par deux brides.
j'avais prévu de fixer le décodeur (Lenz standard +) sur la caisse. En définitive, il sera fixé sur le moteur après avoir fraisé à nouveau la caisse.
l'éclairage des fanaux AR sera maintenu par conduits de lumière, mais en supprimant le support qui prend trop de place dans le tender. L'ensemble sera collé sur la caisse.
la traverse de choc AR a dû être reconstituée car elle faisait partie du châssis zamac désintégré. Une chance, j'ai retrouvé dans mes tiroirs des modèles que j'ai pu adapter, moyennant quelques modifications du support. Les tampons sont des modèles métalliques à ressorts fonctionnels
Le tender commence à prendre forme, je dois maintenant me préoccuper du système de raccordement avec la loco et de l'éclairage par led bicolore des fanaux AR
mais avant, je dois vérifier un petit montage électronique en référence au power pack décrit dans la brochure ESU, à savoir l'installation d'un condensateur qui est l'une des composantes du système. Sur le décodeur Lenz standard +, aucun plot repérable pour le branchement en dehors de la sortie du micro pont redresseur où il faut souder délicatement deux fils (le positif et le négatif) qui alimenteront le power pack. La photo ci dessus montre le montage d'essai sur la base d'un condensateur polarisé 1000 microfarads 25V associé à une résistance 100 ohms et une diode 1 N4007
Le test s'avère concluant, avec un maintien du régime moteur en cas de micro coupures.
je donne ci dessous le câblage correspondant applicable au décodeur Lenz standard + J'ai repéré en pointillé que le fil bleu (positif commun au décodeur) pouvait être raccordé au pôle + du condensateur, ce qui évite une soudure délicate à la sortie du pont redresseur. Seul le fil noir n'a pas de plot affecté et doit être soudé au pôle - du pont redresseur.
Avec un condensateur de 2200 microfarads, c'est encore plus efficace, avec une led dont l'éclairage est maintenu qq secondes lors de coupures de courant. Le problème est de pouvoir loger ce composant dont la taille grossit en fonction de sa capacité.
Où le loger? Pas d'autre solution que d'ouvrir la soute à charbon. Pas simple à découper. Bien sûr, on allège le lest du tender, mais ce n'est plus le problème avec 8 roues désormais bandagées, elles compensent largement en capacité de traction le système d'origine Roco. Sur cette photo, nous voyons un seul condensateur, mais on peut en loger deux en parallèle sous la soute
La découpe de la hotte est facilitée avec une scie alternative Proxxon. Sur cette photo, c'est l'autre tender qui vient d'être ouvert.
La soute à charbon est ensuite limée pour obtenir une ouverture qui permettra de loger deux condensateurs de 1000 microfarads qui seront connectés en parallèle. Nous voyons que le moteur laisse la place pour la totalité des composants du power pack.
le décodeur est fixé sur le moteur, ainsi que le power pack maison
La hotte en plastique est reposée et masque totalement le montage.
Passons maintenant à la loco, l'objectif est de remplacer l'ampoule par une led positionnée contre les conduits de lumière d'origine reliant les feux AV. Le résultat n'est pas probant, trop de déperdition de lumière.
En définitive, j'ai logé des micro leds CMS câblées dans chaque feux en intercalant une résistance de 47 Kohms, ce qui permet d'obtenir un éclairage réaliste
La loco a été patinée, elle est raccordée électriquement au tender via un câble avec une mine prise tulipe mâle/femelle avec repérage de la polarité. Les tests de roulement sur le module de Gilles sont concluants, pas de plantage sur les zones d'aiguillages, alors que la captation est limitée à la seule loco. Le power pack remplit bien son office!!!
La seconde 150 X sera beaucoup plus facile à traiter avec un châssis tender issu d'une 231 DB en parfait état, dommage pour la loco qui sera sacrifiée.