Les travaux de patine du jour (ou plutôt de la semaine écoulée!!) ont porté sur une partie du parc vapeur, dont nous voyons sur cette photo quatre locos traitées stationnant sous la remise.
la première intervention consiste à repeindre les flancs de roues et tous les organes du châssis dans un mélange de peinture Humbrol ou Revel. L'application est faite avec une fine brosse, en veillant à faire tourner les roues motrices pour bien couvrir toutes les zones de rayons. L'embiellage subit du même coup un traitement identique.
La première loco est une 230 TB Fleischmann que j'avais préalablement digitalisée.
Pour faire tourner les essieux moteurs, j'ai confectionné une petite plaque de circuit imprimé sur laquelle j'ai soudé deux fils de laiton qui viennent en contact sur la bande de roulement de chaque roue d'un essieu capteur
J'ai utilisé les trois teintes Revel ci dessus pour faire un lavis assez consistant couleur boue. Je ne retiens pas de proportions particulières, lorsque le mélange me paraît de la teinte souhaitée, j'ajoute quelques gouttes de diluant pour faciliter l'application à la brosse.
Cette étape est la plus longue, car il faut veiller à bien couvrir toutes les surfaces (longerons, réservoirs, bloc cylindre, dessous châssis, lames de ressort, freins etc), et procéder juste après à un nettoyage des bandes de roulement de toutes les roues avec un coton tige imbibé de diluant. La caisse, chaudière, cabine sera également badigeonnée d'un lavis un peu plus dilué du mélange Revel ci dessus, avec prépondérance de noir.
En fait, il est utile de préparer deux récipients basés sur le même type de mélange, l'un pour les organes de roulement et le châssis, l'autre pour le reste de la loco. A noter qu'il est possible à tout moment d'atténuer/d'accentuer l'effet de patine sur certains points en mouillant avec une brosse trempée dans du diluant pur. Avant la finition à l'aérographe, veiller à ne pas créer des surcharges trop voyantes de lavis qui devra être sec au moment de la pulvérisation.
Ensuite, on peut passer au traitement de la caisse et de la cabine à l'aérographe, mais avant, il est judicieux de salir l'échappement de la cheminée et le prolongement supérieur de la chaudière et de la cabine avec un voile de noir brillant (traces de fumée). La prochaine étape consiste à passer un voile de patine acrylique à solvant Décapod couleur poussière/boue sur les organes de roulement préalablement peints à la brosse (Ne pas oublier de faire tourner les roues motrices durant cette pulvérisation). Pour la chaudière et la cabine, j'utilise également la patine acrylique Décapod dans la gamme noir de châssis mat et voile de rouille. Ensuite, il est possible d'appliquer quelques touches de rouille avec un pinceau fin (Humbrol 113)
Les travaux sont bien avancés sur cette photo, la traverse de choc a été salie avec un voile de patine Décapod couleur crasse. Quelques touches de blanc sale pour simuler les coulées sur les trappes de boîtes à eau, et sur les tuyauteries concernées. Elles doivent être discrètes, ne pas hésiter à les estomper avec un peu de diluant lors de l'application au pinceau.
Les plateaux de tampons reçoivent qq touches de noir gras (brillant) simulant la graisse, estompés ensuite par un petit jet poussière à l'aérographe.
C'est quasiment terminé, notre loco a changé d'allure, il est encore possible à ce stade d'ajouter des points de rouille selon l'effet souhaité. Pour ma part, j'en resterai là, disons que cette loco n'a pas encore trop souffert des dégâts provoqués par le temps.
La seconde loco est une 140 C Liliput à tender trop propre à mon goût. Voyons comment la patiner sans trop dénaturer sa livrée verte seyante bordée de filets jaunes et de cerclages chaudière très bien reproduits. L'ayant équipée d'un décodeur sonore, je n'ai pas droit à l'erreur!!!
Même traitement que la 230 TB au niveau du châssis et des organes de roulement de la loco et du tender. Cette fois ci, c'est plus facile de faire tourner les essieux moteur en branchant l'alimentation DCC sur les essieux du tender qui captent également le courant.
le traitement qui suit à l'aérographe permet d'atténuer le vert trop prononcé par passes successives tout en conservant les filets et les marquages. Le dessus de la chaudière et de la cabine ont reçu un léger voile de noir brillant évoquant également les traînées de fumée, en insistant dans l'environnement immédiat de la cheminée. Les flancs de la chaudière, cabine, tender sont traités avec une patine couleur boue/poussière, ainsi que les organes de roulement, embiellage, flancs de bogie. Le dessous du foyer est plus marqué au niveau des traces de rouille
Sur cette photo, nous voyons le dégradé noir sale sur la partie supérieure de la cheminée qui estompe quasiment la couleur verte d'origine.
La plateforme du tender chargée de véritable charbon a été également souillée de traces noirâtres, de touches de rouille. La patine du bas de caisse est plus accentuée, mais laisse toujours apparaître les filets jaunes. En fait, il ne faut pas avoir la main lourde, plusieurs passes étant souvent nécessaires à l'aérographe, parfois dans des coloris différents.
La traverse de choc et les tampons sont traités à part comme pour la 230 TB, la finition se faisant avec un voile poussière.
idem pour l'arrière du tender
Quelques passes à l'aérographe de voile de rouille sur la grille de protection caténaires et parties métalliques de la hotte à charbon terminent l'opération de patine
En fait, les risques de raté d'une patine de loco vapeur est moindre que sur un modèle diesel ou électrique dont les livrés sont plus colorées. De plus, il est toujours possible de corriger certaines zones avec le solvant dédié aux produits de patine/peinture utilisés, mais à éviter si possible, car risque de dégradation de la peinture d'origine !!!
La 141 TA Roco avait déjà fait l'objet d'une patine traitée avec un lavis humbrol du même type que ceux utilisés plus haut. La finition a été réalisée également à l'aérographe, ce qui améliore sensiblement la présentation
A mon avis, rien ne peut remplacer l'aérographe au niveau des dégradés et de l'uniformité de couverture des produits appliqués. De plus, la nouvelle gamme de patine/peinture acrylique à solvant utilisable en l'état (décapod, Prince August, etc) est bien plus facile à mettre en oeuvre que ses homologues glycéro, et je ne parle même pas du nettoyage après chaque intervention.
Sur cette photo, la 050 TA Fleischmann est en cours de traitement, un voile de patine sur la caisse devrait améliorer sa présentation.
la 130 TC Roco présentée sur les deux photos ci dessus termine le premier lot de locos traitées.
Compte tenu du nombre d'interventions, il est judicieux de travailler en séries.....limitées tout de même (je suis loin d'avoir atteint un niveau pro), ceci afin de limiter les travaux de nettoyage des différents outils utilisés (pinceaux, brosses, aérographe, bacs et fioles diverses) et le gâchage de peintures qui sèchent assez vite.
A +