Cet autorail reproduit par Atlas est sans aucun doute un oiseau rare, construit en 1930 en deux exemplaires qui n'ont pas été très performants à l'usage. Par contre, ils étaient particulièrement esthétiques, ainsi que le montre cette photo, avec une conception originale basée sur deux caisses articulées réunies par un soufflet central, le tout supporté par trois essieux.
Comme sur tous les modèles Atlas, l'engin est statique avec un châssis métallique rigide qui interdit toute circulation en courbe.
Il faudra donc séparer les deux caisses et concevoir une articulation centrale.
Le démontage des trois éléments ne pose pas de problème, ceux ci étant maintenus ensemble par un jeu de trois vis. Nous constatons avec plaisir que la déco intérieure est plus soignée sur ce modèle avec reproduction d'un poste de conduite plutôt réussi. A première vue, une motorisation sur l'essieu central parait la mieux adaptée, dans la mesure où le poids sera le plus important sur cette zone avec un moteur situé à la verticale du soufflet.
C'est parti pour la découpe du châssis en limite du soufflet, opération réalisée avec une scie alternative Proxxon, mais une scie à main à denture fine peut faire l'affaire.
C'est fait, la transmission sur l'essieu est classique (vis sans fin monté sur un micro moteur Escap installé à la verticale) J'ai retenu ce type de moteur pour la qualité de son inertie, qui évite d'avoir à monter un volant. Je ne connais pas de fournisseur, s'agissant d'un lot unique trouvé sur Ebay vendu par un particulier suisse.
Le châssis doit être fraisé au niveau de la pignonnerie, le moteur en appui sur le compartiment intérieur est maintenu par deux micro vis. Les essieux sont équipés de roues de 10,5 mm de diamètre avec boudins fins aux normes RP25 (fourniture Limousin Modélisme Trains) ce qui correspond sensiblement au diamètre des roues de l'engin réel à l'échelle HO (872 mm)
Les essieux tournent sur des supports en plastique venus de moulage, j'ai pris l'option de consolider l'essieu moteur en fabriquant une pièce de laiton en forme de cavalier.
Elle sera maintenue par une vis qui traverse le compartiment, ce qui rend l'ensemble démontable, car à ce stade j'ignore encore si les roues devront être équipées de bandages d'adhérence.
L'articulation des deux châssis nécessite la confection d'un support réalisé dans une plaque de CI qui sera collée sur l'élément moteur.
Une vis centrale sur la remorque logée le plus près de son extrémité assurera l'articulation de l'autorail
test d'inscription en courbe R 540 mm (minima sur mon réseau) les deux caisses se touchent quasiment, mais sans forcer. C'est OK
Il est temps maintenant de découper le soufflet qui sera inutilisable après cette opération. J'ai prévu d'en fabriquer un autre. les tranches des deux caisses seront poncées sur une surface bien plane pour obtenir une découpe nette. les bords internes doivent être soigneusement limés ou grattés avec un cutter pour permettre le débattement du futur soufflet. Le vitrage sera sectionné à la limite de la dernière fenêtre.
Maintenant que les deux caisses sont débarrassées du soufflet, il faut concevoir un système pour le remplacer, la géomètrie arrondie du bas de châssis métallique complique un peu la tâche!!!
D'emblée, j'ai écarté l'idée d'un soufflet élastique, l'intervalle entre les deux caisses étant trop réduit. Dans une bande de polystyrène noire de 10 mm de largeur et de 0,5 mm d'épaisseur, j'ai gratté avec une pointe à tracer des intervalles réguliers qui simuleront les nervures du soufflet.
En soignant bien cette gravure, on obtient un soufflet assez ressemblant dont un côté sera solidement collé sur la caisse motrice (UHU méga strong and safe) Un couple en polystyrène de 2 mm d'épaisseur permettra de rigidifier la caisse. Il devra être ouvert sur sa plus grande surface pour permettre le logement du moteur. Cette disposition a l'avantage de le masquer partiellement dans la zone du soufflet.
Une fois la remorque attelée, il faut prévoir un usinage du bas de châssis pour que le soufflet ne bloque pas sa rotation côté intérieur de la courbe, en fait des deux côté.
d'où l'usinage des flancs de châssis sur la remorque. Nous voyons sur cette photo que la gravure a été limitée à 5 bourrelets, en laissant une partie lisse qui s'introduit mieux dans la remorque lors de l'inscription en courbe. Pour les réseaux utilisant des courbes plus serrées, le soufflet devra être plus large, mais le déhanchement extrême risque alors d'être très délicat!!!
Côté intérieur de la courbe, le soufflet disparait dans l'autre caisse sans déborder sur la première fenêtre de la remorque.
Côté extérieur de la courbe, le soufflet couvre bien les deux caisses.
C'était sans doute le plus gros problème à résoudre sur cet autorail.
La suite de cet article portera sur la confection des contacts roues/rail, la digitalisation, l'éclairage des feux AV et AR réversibles, l'aménagement intérieur et son éclairage, puis la patine.
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