Lors de la conception du réseau à Biscarrosse, je disposais déjà d'un parc matériel roulant important acquis au fil des ans et qui avait fait ses preuves sur de précédents réseaux (hélas démontés suite à de nombreux déménagements au cours de ma carrière). J'avais également concu et réalisé des modules électroniques pour la gestion des cantons (standardisés et donc recyclables), mais basés sur une alimentation analogique.
Le digital s'étant imposé ultérieurement, j'ai donc pris l'option de faire cohabiter les deux modes d'alimentation (analogique/digital) sur mon réseau, ce qui compliquait d'emblée tout le câblage, mais me permettait de faire évoluer le parc matériel moteur vers le digital en installant des décodeurs dans les plus anciennes locos. J'avais à coeur aussi de maintenir le système de gestion automatique des cantons en système analogique qui m'avait donné entière satisfaction dans le passé et qui était parfaitement fiable.
Chaque canton (9 au total) peut donc passer d'un courant continu (analogique) à un courant alternatif (digital) à l'aide d' interrupteur à glissière à 4 contacts RT (repos/travail) .
La zone de gare terminus, le grill d'accès, le dépôt vapeur, la gare marchandises, la gare souterraine, bénéficient de cette même possibilité, ce qui me permet de prévoir ultérieurement le passage à une gestion tout digital.
Automatismes réalisés
Cantonnement avec BAL (bloc automatique lumineux)
C'est un système classique basé sur la détection par circuit de voie d'un convoi situé sur un canton x en amont, qui protège le convoi qui le suit sur le canton y en aval. Il s'agit en l'occurrence d'une réalisation personnelle concue en m'inspirant de l'excellent ouvrage de Mr Chenevez (L'Electricité au service du modélisme 3 tomes parus dans les années 70/80).
J'ai amélioré le dispositif en découpant chaque canton en 3 zones (au lieu de 2 comme dans la plupart des systèmes) Cela permet notamment une simulation d'inertie des convois plus réaliste avec des accélérations et décélérations progressives, et surtout le changement immédiat des feux de signalisation au passage du train:
zone de pleine voie (vitesse normale) pas d'occupation du canton amont Feu vert
zone de ralentissement et d''arrêt (occupation du canton amont) Feu rouge
zone de redémarrage et d'accélération (occupation canton amont + 1) Feu jaune
La détection est très sensible, de l'ordre de 10000 ohms, il est judicieux d'équiper le dernier wagon de chaque convoi d'une diode d'éclairage pour une protection sans faille. Cinq à six trains peuvent se suivre sur le réseau sans la moindre surveillance.
Arrêt temporisé en gare de passage
J'utilise un temporisateur électronique dont la durée est réglable pour provoquer un arrêt d'une rame à l'approche de la gare de Clairville , après passage progressif de la vitesse normale à la vitesse réduite. Le temporisateur agit également sur l'aiguillage pris en talon à la sortie de cette gare , avec indication du carré rouge au signal (deux feux rouges). Dès que la voie est à nouveau libre, le convoi repart avec une temporisation d'accélération progressive simulant l'inertie.
Va et vient (départ/arrivée gare terminus)
Plus difficile à réaliser, car en régime automatique, une rame (réversible ou autorail) quittant une des voies de la gare terminus s'engage automatiquement sur le circuit bouclé où elle évolue successivement sur 7 cantons, sans revenir à son point de départ.
Le temporisateur électronique devait donc avoir une quadruple fonction:
1/ déclencher un aiguillage en position déviée pour quitter la voie principale et accéder à une des voies d'arrivée de la gare terminus
2/ déclencher une temporisation de ralentissement à l'approche de la gare et enclencher une temporisation d'arrêt avant le butoir
3/ inverser le courant de traction après une période d'arrêt réglable pour un redémarrage sur une autre voie principale afin de respecter la circulation à gauche
4/ agir sur un itinéraire programmé (déclenchement de plusieurs aiguillages à la sortie du grill de gare) pour donner la bonne direction
Tous ces automatismes devaient être homogènes avec la sécurité des autres convois évoluant sur les autres cantons.
j'ai réussi à concilier l'arrêt temporisé en gare de passage avec le va et vient décrit ci-dessus, ce qui permet de faire évoluer deux rames réversibles dans ce mode, l'une étant stationnée en gare de passage pendant que l'autre venant d'arriver en gare terminus attend l'ordre de redémarrage
En conclusion, je dirais que c'est un casse tête à réaliser, que de nombreux tests préalables, souvent décevants ont dû être effectués, mais désormais tout fonctionne parfaitement. Il est évident qu'une option tout digital avec une gestion par ordinateur aurait résolu ces automatismes plus aisément. Mais je reste très attaché au mode de gestion analogique, car je le maîtrise de A à Z, ce qui n'est pas le cas du digital !!!!!!!
Pour les amateurs qui envisageraient la construction d'un réseau aujourd'hui mettant en oeuvre de nombreux automatismes et itinéraires, la solution s'impose, c'est le tout digital avec une solution de type CDF Informatique ou Lenz qui me paraissent au top.
vue rapprochée du TCC montrant les 9 interrupteurs à glissière (transfert des sources analogiques en digital sur l'ensemble du réseau)
l
le câblage à l'intérieur du tableau de commande. De nombreux relais assurent la gestion des cantons et la signalisation. En bas à droite, les temporisateurs pour les automatismes décrits ci-dessus.
gros plan sur les cartes de circuit imprimé gérant les cantons. 5 potentiomètres assurent les temporisations suivantes:
réglage de la vitesse normale (VN)
temporisation pour atteindre cette vitesse
réglage de la vitesse réduite (VR)
temporisation pour passer de VN à VR et vice versa
temporisation d'arrêt
une vue du TCO mural (tableau de contrôle optique) permettant de visualiser par leds le positionnement des rames sur les cantons, les itinéraires enclenchés, et les zones de dépôt/marchandises alimentées.