A l'échelle N, le franchissement des aiguillages enroulés pose souvent des problèmes de captation du courant, malgré les conception astucieuses des fabricants pour couvrir électriquement les zones critiques proches de la pointe de coeur. Ce problème est d'autant plus sensible lorsque les rayons de courbure sont importants. La photo ci dessus montre un aiguillage enroulé minitrix R1/R2 et son homologue R3/R4 dont on voit la zone de franchissement pourvue d'une bande de contact qui ne remplit pas toujours son office.
le réseau nanotrain est équipé d'un aiguillage enroulé minitrix de rayon R3/R4 qui connait ce type de problème. J'ai donc tenté de le reconstruire en cherchant une solution pour neutraliser la zone critique de franchissement. Cela passe par une reconfiguration de la géométrie des lames mobiles. L'objectif est d'obtenir une continuité du rail qui jouxte la pointe de coeur, quelle que soit la direction donnée.
Sur la base du modèle Minitrix d'origine, j'ai donc supprimé toutes les lames fixes et mobiles internes à l'aiguillage. Pour obtenir une bonne planéité des traverses sur lesquelles elles étaient fixées, je les ai surfacées avec la fraiseuse Proxxon.
J'ai donc confectionné deux lames d'un seul tenant en veillant à l'écartement prescrit à l'échelle N, ces dernières sont soudées sur des barrettes époxy cuivrées sur 4 points afin de leur donner la rigidité nécessaire lors de leur déplacement. La difficulté est de trouver le point de rotation afin que les lames jouxtent bien la pointe de coeur tout en collant sur le rail où se situe la motorisation.
Une plateforme en plexiglas de 2 mm d'épaisseur servira de support à cet aiguillage, avant de le coller, j'ai affiné les supports de la lame mobile après avoir repéré son axe de rotation
J'utilise de la colle à bois ce qui permet de déposer le ballast minéral, opération réalisée avant l'ajout de la lame mobile.
J'ai pris la précaution de faire un montage qui permet d'ôter la lame mobile pour les réglages ultérieurs, celle ci sera définitivement posée sur son axe lorsque son déplacement sera au point.
Notamment, il convient d'assurer un déplacement bien précis pour être dans l'alignement des rails, avec une butée de part et d'autre, ce qui nécessite d'ajouter une pièce de plexiglas sous la plateforme dont la découpe était bien dimensionnée.
Ci dessus l'aiguillage qu'il faudra remplacer.
Il faut supprimer les contre-rails en plastique qui ne servent plus à rien et en créer d'autres sur la zone de pointe de coeur. J'ai utilisé des chutes de rails collés à la cyanolit. Quelques traverses doivent être ajoutées pour couvrir les zones manquantes.
Il ne reste plus qu'à patiner l'aiguillage, et faire les tests de roulement et de continuité électrique. L'axe de rotation étant soudé sur les lames mobiles, il suffira de l'alimenter avec un contact auxiliaire du moteur MP1
Terminé, nous voyons que ce montage ne crée pas de zones délicates à franchir, aucun plantage possible, mais bien sûr au prix d'une sérieuse entorse sur la géométrie des appareils de voies réels!
J'ai toujours privilégié le bon fonctionnement du matériel roulant et je pense avoir trouvé la solution. Reste à le tester avant sa pose.
A +