Sur cette photo, nous voyons deux aiguillages enroulés de grand rayon shinohara code 100 récupérés dans un état très moyen, les lames d'aiguilles étant inexistantes sur les deux appareils, et les pointes de coeur tronconnées avaient quelque peu malmené les traverses, bref, ils étaient inutilisables.
S'agissant de matériel de qualité, J'ai entrepris de les restaurer et la première intervention s'est portée sur l'aiguillage du bas qui avait le plus souffert.
zoom sur la zone d'aiguilles, il faut en reconfectionner d'autres!!!
Deux portions de rails issues d'une voie flexible au code 100 Peco ont été tronconnées à la bonne longueur, les pointes ont été effilées avec une lime plate douce, le rail étant bloqué en biais entre les mors d'un étau, Elles sont ensuite légèrement cintrées pour épouser la courbe de la voie, il faut vérifier que leurs pointes se plaquent bien le long du rail. Ensuite, il convient de fabriquer une traverse pour l'articulation des lames, celle ci est découpée dans une plaque de circuit imprimé dont la largeur correspond à l'espace disponible entre les deux traverses chargées de l'accueillir.
Comme sur tous les aiguillages de la marque Shinohara, le point d'articulation se fait avec une éclisse dont la plus grande surface est soudée sur la lame mobile, il faut garder 3 à 4 mm pour pouvoir l'emboîter ensuite sur la partie de la lame fixe.
zoom sur le système d'articulation
La fixation sur la traverse mobile se fait en perçant deux trous de 0,5 mm sur la base de chaque lame d'aiguille, dans lesquelles sont insérées deux tiges de laiton de même diamètre coudées à 90° qui seront soudées sur les pointes internes des lames.
attention, le perçage est délicat sur cette surface très étroite.
détail de la tige de laiton avant soudure.
Prévoir un écartement suffisant (14 mm) lors du perçage des deux trous dans la traverse mobile. Celle ci a été affinée sur sa partie centrale et la bande de cuivre a été supprimée, les deux lames devant être isolées électriquement. Les deux tiges de laiton seront ensuite repliées à 90° sous la traverse mobile, ce qui maintiendra définitivement l'ensemble des lames d'aiguilles. J'ai prévu trois trous positionnés latéralement pour la connexion à un moteur d'aiguillage, mais il sera toujours possible de créer une motorisation plus discrète sous la table de roulement.
La pointe de coeur avait été tronçonnée pour une alimentation distincte, mais les traverses avaient souffert au cours de cette opération, et j'ai dû consolider l'ensemble.
Là encore, une pièce de circuit imprimé découpée au gabarit des traverses endommagées et collée côté face non cuivrée permet de consolider l'aiguillage, une chance, l'épaisseur des traverses 1,5 mm est identique à celle du CI
C'est OK pour le premier appareil, je peux passer à l'autre qui était un peu moins endommagé.
terminé, les deux aiguillages peuvent reprendre du service, mais je ne vois pas où je pourrais l'utiliser sur biscatrain, plus d'extension possible!!!! c'était juste l'exercice du jour pour ne pas perdre la main. Un modéliste ne jette rien, il restaure avec plus ou moins de bonheur.
A +