Lorsqu'un réseau comporte de nombreux appareils de voie, il est recommandé de créer des itinéraires afin de limiter la manoeuvre individuelle de chacun des aiguillages, source d'erreurs avec pour conséquence le déraillement des trains.
En modélisme, la solution passe par une commande simultanée des aiguilles concernées qui déterminent le trajet que le train doit emprunter. En mode analogique, on se limite le plus souvent à cette fonction, sachant que d'autres solutions plus élaborées existent en mode digital avec une gestion informatique qui permet notamment la création et la destruction d'itinéraires successivement en fonction de la progression des convois sur le trajet concerné, à l'instar du fonctionnement réel des trains.
Sur biscatrain, les itinéraires gérés manuellement ont été limités à 14, après repérage sur plans des trajets les plus souvent empruntés par les convois. Ils concernent les accès aux voies d'arrivée et de départ dans la gare terminus, les bifurcations dirigeant sur la gare souterraine, et qq accès directs au dépôt. La commande se fait par un interrupteur multicontacts agissant directement sur les aiguillages concernés.
Ce type d'interrupteur regroupe 8 contacts travail et permet de gérer deux itinéraires actionnant chacun un maximum de 4 aiguillages. Sa capacité est suffisante, il n'y a pas d'itinéraire sur biscatrain comportant plus de 4 appareils de voie à manoeuvrer. Il présente trois états ON/OFF/ON. Le levier en position médiane ne génére aucune alimentation, basculé à droite, il commande un itinéraire X, à gauche, un autre itinéraire Y.
zoom sur un coin du tableau de commande et de contrôle (TCC) Les quatre interrupteurs présents sur cette photo gèrent les itinéraires des 4 voies de départ (levier orienté à gauche) et les 4 voies d'arrivée (levier orienté à droite) Le système est simpliste, malgré de nombreux inconvénients, puisqu'il dépend de l'action de l'aiguilleur, c'est à dire votre serviteur, qui peut difficilement manoeuvrer plusieurs itinéraires à la fois. Actuellement, cela fonctionne très bien depuis plusieurs années et je m'en satisfais. On distingue à droite des leds bi-colores qui situent l'itinéraire programmé en vision nocturne (vert orienté vers le départ et rouge vers l'arrivée)
Réflexion
La mise en oeuvre récente d'une signalisation en gare terminus pose le problème du câblage des feux qui sont influencés à la fois par la position des aiguilles sur le gril de gare et l'occupation ou non de trains sur les cantons aval. Lorsqu'on sait que chaque cible comporte 5 feux sur 8 voies, ce sont 40 contacts à programmer. Une solution est possible en recourant à des relais auxiliaires qui auront une double fonction:
1/ commande du moteur d'aiguillage via 1 contact travail
2/ câblage des feux de signalisation via 3 contacts R/T disponibles
Le schéma ci-dessus est représentatif du câblage d'un itinéraire comportant 4 aiguillages à actionner.
Nous voyons que l'interrupteur multicontacts alimente 4 relais auxiliaires via des interrupteurs individuels bipolaires dédiés à chaque aiguilles. En effet, en mode analogique, il est indispensable de pouvoir manoeuvrer chaque aiguillage séparément lorsque la fonction itinéraire n'est pas utilisée. Le montage présenté permet de neutraliser la fonction itinéraire si les int. A1 à A4 sont actionnés (position ON). Ils sont donc prioritaires. En position OFF, le contact est rétabli et permet d'alimenter le circuit
de commande de l'itinéraire
Je précise que ce schéma s'applique à des moteurs d'aiguillages de type relais fonctionnant avec un contact permanent (option adoptée sur biscatrain). Si ces derniers sont à base de solénoîdes (cas de nombreuses motorisations d'aiguillages du commerce) , il faudra ajouter un contact supplémentaire (repos) disponible sur le relais auxiliaire, et surtout avoir une coupure en fin de course.
Sur cette photo, on voit les mini interrupteurs individuels d'aiguillages avec leur numérotation qui sont positionnés sur le tracé TCO. La forte concentration sur la zone de gril est souvent une source d'erreurs pour "l'aiguilleur" c'est pourquoi j'ai créé des itinéraires!!!!
A l'arrière du poste de commande, j'ai installé une cinquantaine de relais sur un tableau basculant qui auront la fonction décrite ci-dessus. Je ne pense pas utiliser la totalité, mais qui peut le plus peut le moins!!!! Leur résistance (entre 650 et 1300 ohms) permet d'envisager une alimentation sous 16 à 20 V avec une très faible consommation. S'agissant de relais 4 R/T, je dispose de contacts suffisants pour traiter toute la signalisation. (voir schéma sur précédent article consacré au câblage d'un signal particulier)
Cette disposition reliant la fonction itinéraire et signalisation permet d'envisager à tout moment un transfert vers une gestion digitale sans devoir tout recâbler. Il sera en effet facile de connecter tous les relais auxilaires aux sorties de décodeurs accessoires destinés à actionner les moteurs d'aiguillages.........sans se préoccuper de la signalisation qui suivra. Plus besoin de décodeurs numériques pour les signaux......la facture sera infiniment moins lourde........par rapport à un lot de relais neufs réformés achetés à prix cassé sur Ebay ou ailleurs.
Et comme les logiciels dédiés à l'exploitation des réseaux miniatures sont capables de gérer les itinéraires, la transition vers le tout numérique peut se faire en douceur.........enfin, c'est mon approche........mais je peux me tromper.........n'ayant que très peu de connaissances en digital.......que je découvre laborieusement avec l'aide d'un amateur confirmé exploitant le logiciel Rocrail sur son réseau personnel. Merci Gérald!!
En conclusion, et cela peut être rassurant pour les inconditionnels de la gestion analogique, il semble que l'on puisse faire cohabiter plusieurs modes (analogique/digital) sur un réseau, en maintenant une signalisation classique qui est sans doute la plus consommatrice de décodeurs accessoires lorsqu'on bascule vers le tout digital.
A +