La 232 S Fulgurex constitue sans nul doute une pièce de collection en raison de la qualité de reproduction, de la finesse des détails et de son fonctionnement remarquable, notamment avec des ralentis exceptionnels liés à sa motorisation et sa transmission. Elle m'a été confiée par l'ami Jean-Pierre pour une révision, et dans la mesure du possible, la réalisation d'une sonorisation qui viendra remplacer le décodeur classique déjà présent sur la machine.
Sur les photos ci dessus, nous voyons que de nombreuses trappes sont fonctionnelles sur la loco et le tender avec un niveau de précision niveau mécanique digne des grandes marques de prestige suisses.
Néanmoins, j'ai pu constater des faiblesses au niveau des prises de contact qui sont limitées aux 3 essieux moteur de la loco. L'objectif est donc de compléter cet équipement sur les 4 essieux du tender, et l'ajout d'un attelage qui n'a pas été prévu par le fabricant.
Le démontage est aisé, trois vis pour dégager la chaudière du châssis après avoir extrait le bogie AV et le bissel AR. Le décodeur est logé à l'arrière derrière la cabine et raccordé électriquement au châssis via des micro prises tulipe. Le moteur mashima à rotor sans fer entraîne l'essieu central qui est suspendu, à l'instar des deux autres, une belle mécanique qui assure un mouvement souple et particulièrement silencieux.
Après examen, je réalise qu'il n'est pas possible de loger un décodeur sonore loksound ESU 21MTC en lieu et place de celui existant. Il devra donc être installé dans le tender, moyennant des connexions à modifier car le système d'attelage loco/tender d'origine ne sert qu'à alimenter l'éclairage des fanaux AR du tender. Pour limiter le nombre de fils nécessaires aux fonctions propres à la loco, j'ai prévu de conserver le décodeur Fulgurex qui alimente les feux AV et ceux de la cabine, il fonctionnera sous la même adresse que celui du loksound ESU.
Les bogies du tender ont été équipés de petits plots découpés dans une plaque époxy PCB cuivrée de 0,75 mm d'épaisseur et fixés par vissage en veillant à ce qu'ils soient isolés (les vis ne doivent pas faire contact avec la bande cuivrée)
Des lamelles de 2 mm de large sont découpées dans une plaque de chrysocale et soudées sur les plots époxy. Elles prennent contact sur les flancs internes des 8 roues du tender.
Le décodeur ESU 21 MTC est installé sur une platine Lais et maintenu avec un ruban adhésif double face, idem pour le HP ESU choisi dans une gamme plus puissante que celle fournie avec le décodeur. Les sons ont été programmés par Train Modélisme sur la base d'une 231. La communication électrique avec la loco se fera via quatre fils:
rouge rail gauche
noir rail droit
orange et gris moteur
deux autres fils bleu et jaune réservés à l'éclairage des fanaux AR du tender
Les fils sont raccordés à une plaque époxy isolée fixée sur le longeron réunissant les deux bogies. J'ai installé un attelage monté sur un timon avec boitier NEM que j'ai adapté au tender.
La jonction loco tender d'origine réalisée sur la base de micro prises tulipe est déficiente, et doit être consolidée. Les deux éléments ont été réunis par soudure d'un profilé en U plat qui permettra de loger les quatre fils pré cités. Dans l'immédiat, ils sont maintenus par un morceau de ruban adhésif tamiya, mais seront ensuite noyés dans de la résine époxy UV
La loco et le tender seront définitivement reliés, ce qui garantit à terme un fonctionnement sans faille au niveau de la jonction électrique.
Lors des tests, j'ai constaté un comportement anormal de la loco lors de la phase d'arrêt, celle ci faisant un petit bond avant de stopper. C'est dû au type de moteur RSF ayant une très grande inertie. Il est possible de neutraliser cet effet en agissant sur la CV 55 que j'ai modifiée en ramenant sa valeur de 100 à 3.
Dernière intervention, la repose de la prise de vitesse constituée d'une biellette particulièrement fragile qui a tendance à sortir de ses paliers. C'est d'ailleurs la seule pièce mobile qui relie le châssis à la caisse de la loco et qui doit être détachée de son support lors du démontage.
Terminé, l'engin va pouvoir retrouver son heureux propriétaire. Je dois reconnaître qu'il est toujours délicat d'aborder des travaux d'amélioration sur des modèles de ce type qui à mon avis sont plus destinés à briller dans une vitrine. Néanmoins, l'objectif est atteint et le fonctionnement est désormais très fiable. On peut juste déplorer une faiblesse de capacité de traction, malgré son poids important, les roues n'étant pas équipées de bandages d'adhérence.