HFR160 commercialise un loco tracteur de la série Y8000 à l'échelle N sous forme d'un kit à construire proposé en différentes formules. Sa conception est très aboutie notamment dans sa version digitalisée où l'engin peut être équipé d'un système d'attelage/dételage automatique, d'un éclairage réversible des feux ainsi que de la cabine. Sa réalisation a été décrite en détail dans le dernier numéro 900 de Loco Revue où l'on peut apprécier le niveau de reproduction qui n'a rien à envier aux modèles HO.
J'ai souhaité ajouter ce modèle à ma collection, et je me suis lancé dans sa construction qui est présentée par la revue à la portée de tous. La photo ci dessus présente le loco tracteur terminé avec une légère patine
je vous livre ci après les différentes étapes. Pour info, j'ai pris l'option avec la caisse pré peinte et avec la platine équipée du décodeur adapté sachant que la programmation des fonctions est spécifique sur cette loco. Elle permet normalement une gestion des feux en fonction du mode de circulation ou de stationnement du loco tracteur
La caisse est réalisée en impression 3D, et les différents composants constituant le châssis et les éléments de détaillage en maillechort photo découpé d'une grande finesse (épaisseur 2 dixième mm)
Par contre, j'ai vite abandonné la construction du châssis dont la rigidité et fragilité au niveau de l'assemblage par pliage ne m'a pas convaincu, pas plus que le mode de positionnement du moteur.
Comme j'ai pris l'habitude désormais, j'ai réalisé le châssis à partir de longerons soudés sur un carter découpé dans une plaque époxy cuivrée, en respectant les cotes du fabricant, à savoir:
2 longerons de 52x4 mm (épaisseur 5 dixième)
carter support moteur de 16x12 mm
Les longerons ont été percés avec un foret de 5 dixième en respectant l'entraxe des essieux 34,5 mm. J'ai ensuite fraisé les orifices pour obtenir un logement biseauté adapté aux pointes des essieux, ce qui évite d'installer des paliers en laiton dont la soudure peut être délicate. Je reconnais que j'ai pu choisir cette option dans la mesure où je n'ai pas retenu la motorisation des dételages via deux moteurs qui reste assurément un choix intéressant proposé par le fabricant.
la prise de contact se fait par les pointes d'essieux via chaque file de roues, le pignon central assurant l'isolation, ce qui nécessite une construction du châssis avec des longerons soudés, mais isolés, il suffit d'ôter la bande cuivrée sur la partie centrale du carter ainsi que sur les fixations d'extrémités qui supportent également un attelage NEM classique fourni par le fabricant. .
La motorisation et transmission est excellente, basée sur un moteur RSF équipé de deux volants d'inertie. Pour son positionnement, j'ai créé un berceau à partir d'un morceau de contreplaqué multicouches que j'ai percé au diamètre du moteur (7 mm) et tronçonné en son milieu afin d'obtenir deux pièces bien ajustées après découpe (l'utilisation d'une perceuse d'établi est nécessaire). Avant collage, il faut vérifier que le moteur entraîne bien les essieux sans résistance.
La seconde pièce sera collée sur le moteur pour servir de support à la platine électronique équipée du décodeur. Attention, sa largeur doit être ajustée pour passer dans le capot moteur du yoyo. C'est la seule difficulté pour obtenir un châssis solide, avec un fonctionnement excellent. Je n'ai pas retenu le longeron articulé flottant proposé par le fabricant qui est effectivement judicieux pour passer sur des voies mal positionnées, mais je n'ai pas vu son utilité sur mon réseau lors des tests de circulation du châssis modifié. (photo 634 en premier plan)
La mise en peinture du châssis moteur a été faite à l'aérographe dans la couleur de la caisse
A ce stade, il faut vérifier que le châssis moteur s'emboîte précisément dans la caisse, et que l'articulation de l'attelage est bien présente.
le fabricant propose (hors kit) des tampons métalliques adaptés au yoyo qu'il est aisé d'assembler. Pour faciliter la soudure, le support est enfiché dans l'embase et le plateau dans un trou préalablement percé à la verticale dans une plaquette en bois dur.
les traverses frontales sont constituées d'une pièce unique en maillechort qu'il convient de plier et consolider par qq points de soudure, la mise en peinture (blanc mat) est réalisée à l'aérographe, de même que l'ensemble des garde corps latéraux.
La déco est basée sur une planche de décalcomanies dont la pose est relativement aisée. Le fabricant préconise d'appliquer une couche de Micro Set bleu sur la caisse pour bien fixer les décals, puis une fois en place, une seconde couche de Micro Sol rouge en tamponnant délicatement avec une brosse dure pour bien faire ressortir les reliefs des persiennes.
La pose des vitrages se fait par l'extérieur, à partir d'une planche où chaque fenêtre est pré découpée précisément. Une fine pellicule de colle Micro Kristal Klear permet un travail soigné.
A partir de là, beaucoup de déboires lors de la connexion de la platine supportant le décodeur. Plusieurs tentatives infructueuses qui se sont soldées par un décodeur détruit. J'ai recommandé une nouvelle platine qui m'a permis de "sauver" l'engin, qui roule désormais en régime digital. Malheureusement, je n'ai pas réussi à brancher les platines de feux, rien ne se passe comme prévu sur la notice. J'ai donc abandonné et créé mon propre système d'éclairage à partir de leds CMS 402 câblées, et de résistances de 47 Kohms permettant d'atténuer la luminosité. Une petite traverse de 75 dixième d'épaisseur compense la platine de feux d'origine qui a fini par griller! Les feux AV et AR seront donc fonctionnels, mais non programmables, directement connectés au châssis.
J'arrive au terme de sa construction, avec les rambardes latérales posées et maintenues avec une pointe de colle cyanolit.
L'engin fait ses premiers tours de roues en régime digital et je reconnais que son fonctionnement est parfait avec des ralentis extraordinaires, facilité par un groupe de micro condensateurs intégrés à la platine électronique qui maintient le courant lors de micro coupures.
Une légère patine permet de présenter le loco tracteur sous un aspect moins neuf
La capacité de traction est limitée, les tests effectués en rampe permettent d'atteler trois à cinq wagons légers, on peut faire mieux en palier, en fait, il faut réserver cet engin aux manoeuvres où il excelle avec une inertie remarquable.
En conclusion, je dirais que ce kit n'est pas à la portée de tous, il faut être un champion de la micro soudure pour s'en sortir, mais au bout du compte, on obtient un engin inédit très bien reproduit qui aura toute sa place sur un réseau.
et pour une terminer, une petite vidéo présentant le loco tracteur en phase de tests de circulation.
Bon visionnage