C'est parti pour un nouveau projet de construction de réseau, mais cette fois ci à l'échelle N.
Dans un passé lointain, (les années sixties) jeune marié et logeant dans un appartement modeste, j'avais réussi à imposer à mon épouse la présence d'un micro réseau N logé dans un placard à balais dont les dimensions ne devaient pas excéder 90 x 60 cm. A l'époque, l'échelle N commençait à s'imposer avec pour acteurs principaux les marques Arnold, Trix, Lima entre autres mais le matériel basique disponible était limité, orienté germanique et loin d'égaler ce qui nous est proposé aujourd'hui.
j'ai donc entrepris d'examiner les possibilités offertes par cette échelle et ma première exploration porte sur le matériel roulant moteur et tracté SNCF que l'on peut acquérir désormais. Dans un premier temps, j'ai trouvé sur Ebay une rame Bruhat de cinq voitures Roco que je me suis empressé de démonter afin de tester mes aptitudes à bricoler sur des modèles de cette taille, avec le terrible handicap d'une vue qui faiblit. En fonction du résultat, je me lancerai dans la construction d'un réseau dont j'ai déjà finalisé le plan, le thème, l'époque et bien sûr les dimensions.
La photo ci dessus présente en premier plan la voiture qui parait écrasée à côté de la motrice 2CC2 qui stationne derrière, et pourtant, la gravure apparaît fine et n'a rien ou pas grand chose à envier à son homologue à l'échelle HO.
Voyons ci après les différents tests réalisés:
Ces voitures sont équipées d'un aménagement intérieur correct et j'ai souhaité ajouter un éclairage intérieur par ruban de leds CMS adhésif qui est collé sur une petite bande de PVC de 5 dixième d'épaisseur. Une résistance de 3,3 Kohms permet de réduire l'intensité lumineuse.
La toiture est maintenue par clipsage sur la caisse. Il faut être délicat pour la dégager sans endommager les bords. J'ai trouvé la solution, extraire les bogies en tirant dessus, puis avec une tige en bois, l'engager dans l'axe de rotation du châssis puis pousser légèrement sous la toiture, elle se détache sans problème.
J'ai voulu également installer des feux de fin de convoi sur l'une des voitures, j'ai percé la caisse avec un foret de 5 dixième et positionné des leds CMS 402 pré câblées qui ont été maintenus par une micro goutte de résine solidifiée avec une lampe UV.
Une pointe de peinture rouge déposée au stylo acrylique Posca simule les feux en position éteinte
Une résistance de 22 Kohms permet un éclairage très doux des feux.
la prise de courant se fait par deux minuscules lamelles de chrysocale dont il faut bien mesurer la pression sur les essieux pour ne pas freiner le roulement par ailleurs excellent
Une première voiture avec éclairage intérieur. Je vais essayer de tirer une ligne électrique sur toute la rame afin d'avoir une bonne stabilité de l'éclairage, quitte à équiper une voiture supplémentaire de lamelles de contact
Sur ces modèles déjà anciens, les attelages courts n'existent pas ce qui nuit à l'esthétique de la rame d'autant plus visible qu'elle est équipée de soufflets. j'ai donc entrepris d'en fabriquer de toutes pièces.
Après plusieurs essais infructueux, j'ai décidé de relier chaque voiture par un timon solidaire à élongation variable qui sera plus discret et plus fiable que le système d'origine dont les attelages fixés sur chaque bogie sont des sources de déraillements. La rame sera indivisible mais cette option me convient.
Pour ce faire, il faut fraiser deux segments de cercle sous les extrémités de caisse, opération réalisée avec un compas métallique dont j'ai affuté les pointes sèches. La gravure réalisée permet ensuite de percer avec un foret de 5 dixième, puis de 1 mm pour dégager les segments, la finition se fait avec la pointe d'un cutter bien aiguisé
zoom sur l'incision réalisée, cette opération doit être précise. Nous voyons que le châssis présente un renfoncement sur chaque extrémité des voitures sur lequel viendra s'appuyer le timon d'attelage
La deuxième opération consiste à fabriquer un timon d'attelage à élongation variable dans une chute de laiton de 6 dixième d'épaisseur en forme de double T coudé qui est renforcé par un micro profilé U plat soudé. Les T viennent en butée dans le renfoncement sous le châssis et deux pastilles de PVC de 5 dixième de mm sont collées sous les axes de bogie pour permettre le débattement. Le maintien du timon est assuré par un cavalier en laiton de 5 dixième enfiché dans le châssis. Un petit rodage est nécessaire et la graisse téflon fait le reste!!! Les deux voitures sont désormais tampons et soufflets joints en alignement droit, et un test sur des courbes sévères de rayon 20 cm confirment le bon comportement de la rame.
recto de la barre d'attelage
verso, le têton réalisé avec une tige de laiton de 1 mm soudé s'engage sur le segment gravé sous le châssis.
Sur cette photo, nous voyons comment s'effectue l'inscription en courbe sur une portion de rail retournée. Il était important de m'assurer que le système réalisé pouvait passer sur les rayons minima produits par les différentes marques (Arnold, Roco, Fleischmann, Peco, Trix etc...) avant de poursuivre plus loin le projet de réseau.
un premier couplage est réalisé. En alignement droit, les soufflets sont quasiment joints et aucun jeu axial des voitures en traction ou en pousse, c'était le but recherché.
une troisième voiture est équipée, il est certain que la rame complète devra être manipulée avec soin car le dételage sera exclu une fois les cinq éléments accouplés et posés sur les rails. Toutefois, j'ai prévu pour de futurs travaux de maintenance la possibilité d'extraire les timons d'attelage en ôtant les cavaliers qui les maintiennent.
La barre d'attelage facilite le cheminement des fils qui relieront chaque voiture, à cette échelle, il est préférable d'éviter des raccordements électriques avec des micro prises. Tout est millimétré!!! J'ai pu vérifier qu'ils n'entravaient pas le déplacement du timon d'attelage.
Les rails à l'échelle N (code 80 ou 55) n'ont pas la finesse de leur homologue HO, le ballastage améliore visuellement ce défaut, notamment lorsque les traverses reposent sur une semelle isolante. La section visible sur cette photo est découpée au cutter dans un matériau vendu en grandes surfaces et qui sert de sous couche lors de la pose de parquet flottant. Elle mesure 2,2 mm d'épaisseur et est parfaitement adaptée pour nos applications en N. La section testée est faite avec du ballast minéral HO, je vais poursuivre les tests avec du ballast plus fin destiné au N avant de valider cette technique.
Avant d'exécuter ces travaux, j'ai souhaité patiner légèrement les voitures avec un voile de poussière Décapod appliqué à l'aérographe.
L'infrastructure du réseau en forme de caisson sera entièrement réalisée en Xyltech dans différentes épaisseurs, un matériau génial à base de fibres végétales et de polymères entièrement recyclables. Outre ses qualités de découpe, d'assemblage, il est totalement insensible à l'humidité et est imputrescible. Par ailleurs, sa légèreté est inégalable comparée à d'autres matériaux classiques (CP ou MDF)
Le futur réseau comportant des rampes hélicoïdales, j'ai testé une découpe de plateforme dans une plaque de 5 mm réalisée avec un simple cutter, pour les amateurs réalisant un réseau en appartement, c'est le matériau idéal. Pas de scie, pas de sciure, il se visse et se colle sans problème, il est parfaitement plan, rigide et souple à la fois et sa surface est pré apprêtée pour être peinte. On le trouve en panneaux dans les grandes surfaces de bricolage en différentes épaisseur (5 mm, 10 mm, 15 mm) son seul défaut, il est assez cher!!!
J'attends la livraison de plusieurs locos pour poursuivre les tests. Il importe de vérifier les qualités de traction du matériel N notamment sur des rampes dont je n'ai pas encore déterminé le pourcentage acceptable.
A +