L'ami Thierry m'a confié une de ses locos 240 P dont il avait par le passé assuré la construction à partir d'un kit laiton Loco Diffusion. Il reste à achever le détaillage de cette loco et revoir la mécanique qui connait quelques points de blocage. Je vais profiter de cette révision pour installer un décodeur sonore et améliorer les éclairages d'origine aujourd'hui dépassés niveau technologie. Rappelons que ces modèles ont été conçus dans les années 80 et qu'à l'époque, les micro leds n'étaient pas de rigueur. La photo ci dessus présente la loco et son tender en cours de réalisation.
Première intervention, ouvrir la machine pour repérer les différents éléments et détecter les problèmes mécaniques. La transmission est bloquée, le moteur sous tension grogne, il faut tout démonter!! Heureusement, la conception mécanique constructeur est très bien faite et le démontage assez facile à réaliser.
Les différentes pièces sont assemblées par vissage sur le châssis. Au passage, je détecte que les roues d'un des essieux moteur sont pourvues de bandages d'adhérence complètement cuits avec une bande de roulement attaquée par la rouille ou bien un produit oxydant?. Il faut donc extraire délicatement les manetons des bielles motrices pour dégager l'essieu et décaper les gorges de chaque roue, et réinstaller des bandages neufs.
Sur cette photo zoomée, nous voyons une roue traitée et l'autre avec des traces de rouille qui doivent être éliminées.
La rouille a été supprimée en grattant la bande de roulement avec une micro lime à section carrée, intervention suivie d'un ponçage avec un morceau de gomme roco. La repose de bandages neufs devrait redonner une bonne adhérence niveau traction.
Le remontage n'est pas facile, car les essieux 2 et 4 sont montés sur des paliers coulissants soutenus verticalement par des ressorts de compression qui ont fait la malle. Une chance, j'ai pu en récupérer sur des supports de charbon de moteurs jouef. Autre problème, la transmission bloque au niveau de la pignonnerie.
La conception astucieuse du constructeur permet d'adopter deux rapports de vitesse de la loco avec un point mort. En positionnant sur le point mort, je peux vérifier que le mouvement de la loco en roue libre est correct. Le blocage ne vient donc pas de l'embiellage, mais des pignons dont certains sont grippés. Quelques gouttes d'huile, un petit rodage et le moteur peut à nouveau tourner librement.
Le carter est une pièce laiton supportant les freins et les suspensions. Il faut vérifier que ces derniers ne frottent pas sur les roues lors de la pose, sinon court circuit assuré. Le système de captation du courant adopté par le fabricant basé sur des plots traversant le carter sera abandonné, je vais essayer de trouver une autre solution.
une barrette époxy fine (0,8 mm d'épaisseur 5 mm largeur) est collée sur le bâti sous le moteur et sert de support à des lamelles en chrysocale qui font contact avec les bandes de roulement des roues motrices. La captation du courant se fera donc sur les 4 essieux du tender et 3 essieux de la loco, ce qui devrait être efficace, vu le poids de cette dernière.
La connexion électrique entre le tender et la loco se fera par 6 fils de section 0,5mm, le décodeur loksound et son HP étant logé dans le tender
fil rouge et noir (prise de courant sur les rails)
fil orange et gris (liaison moteur dans la loco)
fil bleu et vert (éclairage du foyer loco)
Le décodeur est un ESU V.5 dont la programmation sonore est faite par Train-Modélisme Bastiani sur la base de la banque des 241 P.
Je l'ai raccordé à un large HP, le logement dans le tender étant important.
petit problème, ce décodeur est un modèle 21 pins sans fil, j'ai dû le connecter à une platine Lais dcc (réf 860042) sur laquelle je retrouve les 8 fils nécessaires au branchement.
Le châssis du fabricant est constitué d'un circuit imprimé dont tous les composants ont été supprimés. La prise de courant sur chaque file de roues se fait via les deux vis supportant les bogies repérés en rouge et noir sur la photo. A noter la présence de trous favorisant la transmission du son, peut être une anticipation de sono envisagée par le fabricant qui est judicieuse aujourd'hui.
zoom sur les bogies du tender dont chaque essieu est suspendu, une conception remarquable pour l'époque.
j'ai remplacé les feux du tender par des leds canon bicolores qui sont raccordées directement au décodeur
L'éclairage a été programmé sur ce décodeur pour limiter l'intensité. Néanmoins, une résistance de 1 Kohms est intercalée sur chaque cathode des leds.
ce qui permet d'obtenir un éclairage réaliste des feux
mise en peinture de la traverse de choc du tender avant pose des tampons
A ce stade, je peux tester les qualités sonores du décodeur, et notamment la puissance de restitution du HP qui fait caisse de résonnance dans le tender. Pas moins de 20 fonctions dont des sifflets remarquables!!
Mais revenons à la loco sur laquelle n'était pas installé le mécanisme d'ouverture de la porte de boîte à fumée, cette pièce en Y étant fixée par une vis qui supporte le logo SNCF et qui maintient derrière la BAF un lest important en laiton.
reste à installer les lanternes dont la conception d'éclairage par conduits lumineux est aujourd'hui dépassée. Il faut refermer la traverse AV, refaire un jointage correct et masquer lors de la finition.
le décodeur a une fonction sonore de remplissage du foyer programmable et aléatoire synchronisée avec un éclairage scintillant (touche Aux F7), aussi, j'ai prévu l'installation d'une micro led CMS rouge sur la porte du foyer.
Le poste de conduite a été décoré avec des stylos de peinture Posca bronze et blanc.
Les flancs de roues du tender sont peintes avec un stylo de peinture blanche Posca
Les lanternes en laiton fournies dans le kit étaient largement ouvertes pour introduire un conduit lumineux. Il faut revoir leur conception. J'ai introduit un tube PVC à l'intérieur qui sera usiné avec une fraise sphérique en façade, et fermée à l'arrière avec une micro rondelle laiton.
Une micro led CMS câblée est positionnée par collage au centre du tube, le cerclage laiton est ensuite gratté au cutter. Il ne reste plus qu'à coller les lanternes sur leur support.
Les leds sont directement câblées sur les barrettes époxy de la loco en intercalant une résistance de 20 Kohms, ce qui permet d'obtenir un éclairage très doux.
Pose d'un mécanicien et d'un chauffeur, peu de place pour les loger, vu la présence de sièges strapontins sur ce modèle.
Pose de la barre de relevage et des écussons SNCF après mise en peinture. Problème dans le kit qui fournit des numérotations différentes pour la loco et le tender mais unique au lieu d'être par paire??? Va falloir aller à la pêche!!!
Pour terminer, pose d'un attelage à choquelles et conduit de freins, puis le sifflet et valves sur le corps de la chaudière.
Etape finale, une légère patine réalisée à l'aérographe à partir des produits décapod, ce qui confère à la machine une touche plus réaliste.
Bonne pour le service!!